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A la rencontre
de ceux

qui font le bio

Portrait de 3 agriculteurs de produits laitiers Bio issus du système.
Ils nous ont ouvert les portes de leur exploitation pour répondre à nos questions.

Xavier Marteau et Colette de Bieu
La Blancheraie (53)

  • 85 Ha
  • 60 vaches (Holstein, Normande, Jersiaise et Kiwi)
  • Production de 320 000 litres de lait.
  • Bio depuis 1994
  • Collecte uniquement pour la fromagerie Bio du Maine
  • Vice-président de la coopérative la Fromagerie Bio du Maine, transformation de fromage au lait cru

Mickaël et Elisabeth Lepage
La ferme du Chenôt (53)

  • 90 Ha (80Ha d’herbe et 10ha de céréales)
  • 90 vaches (45 vaches laitières et 45 femelles de renouvèlement)
  • Ferme familiale depuis 200 ans toujours en production laitière, Bio depuis 2007
  • 250 000 litres/an
  • 80% collecté pour le circuit long, et 20% dans le circuit court (transformation de lait cru entier, restauration collective, Biocoop)

Yves Simon La ferme
Le P’tit Gallo (35)

  • 65Ha,
  • 70 vaches, Prim’Holstein, Jerziaize,
  • 10 salariés (vachers, transformation, comptabilité, commercial).
  • Bio depuis 2000.
  • 450 000 litres de lait commercialisés (90% est transformé sur place, le reste est collecté)
  • Transformation depuis 2004 : desserts lactés (fromage blanc, riz au lait, yaourts…)

Quelles ont été vos motivations pour produire en Bio ?

« La qualité plutôt que la quantité ! » Mickaël et Elisabeth LePage

Tous les 3 s’accordent sur la nécessité de respecter le cycle de la nature et son écosystème : la terre nous nourrit et nous devons la respecter sans la pousser à produire plus. « La qualité plutôt que la quantité ! » C’est dans cette démarche que Mickaël s’est converti logiquement au Bio. La naissance de ses enfants a été déterminante également, pour des raisons de santé : on ressent une réelle harmonie entre un projet de vie et un projet professionnel.

Xavier souhaitait casser la surproduction, pour vendre moins, mais mieux. La motivation économique n’est pas la priorité pour nos 3 agriculteurs. La conversion en Bio va au-delà de leur métier, c’est un mode de vie : emmener les enfants à l’école en vélo tous les matins (été comme hiver) est pour Yves, une façon d’éduquer ses enfants à prendre conscience que ces petites attentions du quotidien contribuent à vivre mieux avec notre environnement. D’ailleurs Yves n’aime pas le terme « d’exploitant ». En effet, selon lui, on n’exploite pas la terre mais il faut se considérer comme un maillon de cet écosystème et le respecter.

A ses valeurs s’ajoutent également l’envie de répondre à une forte demande en Bio. Les consommateurs prennent de plus en plus conscience que la qualité de leur assiette passe par une consommation plus responsable : localité, origine des matières premières, traitement des animaux, etc

Qu’est ce qui a changé depuis votre conversion Bio ?

« La sérénité de proposer un lait de meilleure qualité » Yves Simon

Yves a constaté une réelle reconnaissance de la part du Grand Public, et plus de valorisation dans son travail par rapport à l’époque où il travaillait en . Concernant la manière de travailler, nos 3 agriculteurs parlent d’une seule voie : l’autonomie fourragère a été un tournant majeur. Que ce soit en termes d’investissement (bâtiments de stockage, matériels et achat de nouvelles parcelles) qu’en termes de charge de travail.

Le pic d’activité habituel du printemps est décalé en mai-juin. Cette période correspond au cycle naturel des vêlages. Xavier souligne que cette charge de travail se répercute également en hiver, car il a fallu acheter plus d’animaux pour produire le même volume de lait. Mickaël précise à son tour que l’arrachage des mauvaises herbes se fait… à la main !

Pour les animaux, c’est une révolution aussi, car les vaches passent plus de 300 jours à l’extérieur par an.

A côté de leur travail au sein de la ferme, les agriculteurs relèvent également une tendance : le relationnel et l’aspect humain avec des demandes d’animation et de pédagogie autour de leur production. Mickaël et Elisabeth en ont fait une activité à part entière. Ils accueillent régulièrement des groupes, et une fois par semaine, de la vente sur place est proposée au Grand Public. L’occasion pour ces derniers de visiter la ferme en toute transparence.

Pour Yves, le relationnel passe également par la politique. Engagé dans le GAB (Groupement des Agriculteurs Biologique), il milite pour développer le Bio dans la restauration collective.

Quant à Xavier, il est l’un des fondateurs de la Fromagerie Bio du Maine et fait partie du bureau de la coopérative. La grande distribution les sollicite de plus en plus pour réaliser des animations en magasin : cela apporte beaucoup de crédibilité et de notoriété aux produits.

Xavier souhaitait casser la surproduction, pour vendre moins, mais mieux. La motivation économique n’est pas la priorité pour nos 3 agriculteurs. La conversion en Bio va au-delà de leur métier, c’est un mode de vie : emmener les enfants à l’école en vélo tous les matins (été comme hiver) est pour Yves, une façon d’éduquer ses enfants à prendre conscience que ces petites attentions du quotidien contribuent à vivre mieux avec notre environnement. D’ailleurs Yves n’aime pas le terme « d’exploitant ». En effet, selon lui, on n’exploite pas la terre mais il faut se considérer comme un maillon de cet écosystème et le respecter.

Quelles sont les obligations lorsque l’on produit Bio ?

« Le cahier des charges est une base, mais on va beaucoup plus loin » Xavier Marteau

Un cahier des charges rigoureux est à respecter pour produire Bio. Il représente une base pour les 3 agriculteurs, qui travaillent chaque jour pour aller plus loin dans leurs convictions. Si un agriculteur est collecté pour de la vente en circuit court (comme par exemple le réseau Biocoop), il devra en plus respecter le cahier des charges Bio Cohérence.

Ce que l’animal mange doit être produit sur place. La nourriture de l’animal a une conséquence sur la qualité du produit, c’est presque là que tout se joue ! Pour garantir une production diversifiée, et donner des rations équilibrées à ses vaches, Xavier produit également du maïs, des betteraves, des féveroles et de la luzerne. « Etre autonome ici, c’est préserver l’autonomie dans le reste du Monde », souligne Mickaël. Yves renchérit, « l’autonomie apporte des économies au sein de l’exploitation et respecte les économies ailleurs dans le Monde. Si on achète du soja à l’autre bout du Monde, entre l’empreinte Carbone pour le livrer en France, et les besoins que cela engendre dans ces pays, produire Bio aurait peu de sens ».

Les soins apportés aux animaux doivent privilégier les médecines alternatives avec l’aromathérapie. Mickaël précise qu’il s’agit d’un cercle vertueux : en respectant le cycle naturel des animaux, ils ne tombent pas souvent malades ce qui limite les frais vétérinaires.

Yves a mis en place une nouvelle méthode depuis 2017, dans la gestion de son troupeau : les vaches nourricières. Habituellement, les veaux sont enlevés à leur mère et nourris au biberon quelques jours après leur naissance. C’est suite à la naissance de leur veau que les vaches produisent le lait qui sera collecté. Avec sa méthode, Yves place les veaux dans les pâtures, avec des nourricières (des réformées qui sont plus âgées et ne peuvent plus produire assez de lait pour la collecte). Résultat : les veaux sont plus vifs et grandissent mieux et plus vite.

L’aliment principal des vaches étant l’herbe, le soin apporté aux pâtures est fondamental. Yves a mis 10 ans pour trouver un technicien qui le conseille et l’aide dans la gestion de ses pâtures. A cela s’ajoute une expérience en Nouvelle-Zélande qui sont des pionniers en matière de recherche sur l’herbe. La surveillance des pâturages est un travail quotidien, pour cela Mickaël mise sur les conseils de son réseau d’agriculteurs Bio, et sur son expérience au quotidien et en Irlande.

Pour produire du lait à destination de la coopérative de la Fromagerie Bio du Maine, il faut respecter un autre cahier des charges, en plus des deux autres. Par exemple, la coopérative impose à ses adhérents de ne pas nourrir les animaux avec de l’enrubanné.

Quel avenir pour la filière Bio ?

« Le Bio va se généraliser à tel point qu’on ne parlera plus de ferme Bio » Yves Simon

Nos 3 agriculteurs sont confiants pour l’avenir de leur filière. Mais il faut rester vigilant. Tous les 3 s’accordent à penser qu’il faut avancer ensemble et tirer les leçons du système pour ne pas reproduire ses erreurs : ne pas produire, pour produire.

Avec la forte demande en Bio et la diminution du nombre d’agriculteurs, Mickaël craint également que les exigences diminuent pour rendre la conversion plus accessible et répondre à la forte demande. « Que ton aliment soit ton seul médicament », Mickaël cite Hippocrate car il voit également un enjeu de santé dans la montée du Bio. Les consommateurs veulent savoir ce qu’ils mangent. Xavier évoque le retour aux besoins d’une agriculture durable et paysanne.

Une vision commune pour la filière, et des projets singuliers pour leur exploitation. Voici les projets de nos 3 agriculteurs :

« Continuer à se diversifier » Yves Simon

Le lait collecté à la ferme Le P’tit Galo est destiné pour 90% à être transformé sur place. De cette activité, est né le projet « Invitation à la ferme ». Il s’agit d’un groupement de fermes Bio qui mutualisent leurs compétences dans le process de transformation : achat des matières premières, recettes, communication,… Ce beau projet évolue dans l’idée qu’en avançant groupé, on est plus fort : une seule image de marque qui laisse la part belle à l’identité de chaque ferme Bio. Cette association permet d’avoir du poids face à la grande distribution qui est très demandeuse de produits Bio et avec laquelle il faut savoir fixer ses tarifs. Pour rester crédible et transparent, Yves souhaite également continuer d’avoir un contact direct avec le Grand Public. Diversifier sa production est aussi dans les projets à venir : plantation de fruitiers, patates, poireaux, betteraves,… voir même d’anciennes cultures comme les lentilles.

« Développer les portes ouvertes au Grand Public et diversifier la vente directe » Mickaël et Elisabeth Lepage

L’accueil du Grand Public est une activité que Mickaël et Elisabeth privilégient de plus en plus. Que ce soit l’accueil de groupes ou la vente directe le vendredi, ces rencontres permettent aux consommateurs de prendre conscience de ce que signifie réellement produire Bio. Ils peuvent circuler au sein de l’exploitation, voir les animaux et poser toutes les questions aux deux gérants. Diversifier la vente directe avec d’autres producteurs Bio est aussi en projet. Bientôt, un maraîcher Bio devrait se déplacer à la Ferme du Chênot pour vendre ses produits.

« Attirer de nouveaux producteurs à la coopérative » Xavier Marteau

Le challenge pour la coopérative de la Fromagerie Bio du Maine est d’attirer de nouveaux producteurs. « Nous devons prévoir une aide pour les financer pendant leur conversion qui dure 2 ans ». Développer davantage l’activité permettrait de voir la Fromagerie à l’équilibre. Aujourd’hui, 8 fromages différents sont proposés par la Fromagerie et 40 producteurs de lait œuvrent quotidiennement pour le maintien d’une agriculture naturelle et paysanne. Xavier doit également trouver un nouvel associé, car Colette partira à la retraite en 2018.

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* Signature créée dans le cadre de la campagne de communication de l’Agence BIO 2015/2017 cofinancée par l’Union européenne.

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