Marché de la viande bio : actualités, opportunités et témoignages des éleveurs présentant leurs animaux au pôle Élevage
A l'occasion de Tech & Bio, la Commission Bio D'INTERBEV a proposé une conférence pour faire le point sur le marché de la viande bovine bio, les opportunités et alertes pour les éleveurs.
Intervenants :
- Jean-François DEGLORIE, animateur technique de la Commission BIO d'INTERBEV
- Célia DUPETIT, chargée de mission filières biologiques à la Chambre d'Agriculture d'Auvergne
- Jacques SECQUE, éleveur bio en Charolais, dans la Creuse
- Gérard VERNIS, éleveur sélectionneur de Charolais, dans l'Allier
- Hélène et Olivier RICHARD, éleveurs de Charolais, dans l'Allier
Résumé des interventions
En première partie, Jean-François DEGLORIE, a présenté les très bons résultats de la filière Viande Bio, avec une progression des ventes de 15 % en volume abattu et 13 % en chiffre d'affaires de 2014 vs 2013. Selon les opérateurs, et d’après les résultats du récent sondage IFOP de la Commission BIO d'INTERBEV, ce marché devrait se maintenir.
Néanmoins, ces résultats sont liés à la bonne organisation de filière au sein du bio. La contractualisation des éleveurs et la fidélité à leur filière de commercialisation permettent à celle-ci de construire des partenariats de confiance avec l'aval et de valoriser correctement le produit.
Le premier message fort à destination des éleveurs est donc : la filière parvient à vous offrir des prix, avec une stabilité remarquable, mais cela n'est possible que si vous jouez le jeu de fonctionner en filière, en respectant vos engagements auprès de vos structures de commercialisation.
Par ailleurs, les systèmes bio les plus efficaces, sont ceux qui tablent sur une autonomie alimentaire. Le système tout broutard, passé en bio, a peu de sens.
La Commission BIO, à l'aune des attentes du marché, recommande aux producteurs de s'intéresser aux productions de veaux et de bœufs. Le premier impose une technicité et une astreinte mais bénéficie d'une très bonne rémunération, permet des rotations rapides de trésorerie et impacte peu l'autonomie alimentaire. Le second, afin de maintenir un chargement constant, demande de vendre quelques vaches, ce qui finance l'immobilisation de trésorerie sur 3 ans. En bio, ce choix s'avère rentable et allège au final la charge de travail.
Présentation ppt disponible sur ce lien.
Eléments de marché et fiches techniques sur la finition des mâles sur ce lien.
Dans un second temps, Célia DUPETIT a fait un « Zoom sur l'Auvergne - Freins et leviers à l'engraissement en filière Auvergne - Etat des lieux et itinéraires techniques de la voie mâle ». Dans cette région traditionnelle de naissage, il apparaît que les animaux bio sont bien valorisés en bio, saufs les broutards qui partent à 87 % en filière conventionnelle. Les principaux blocages identifiés à l'engraissement sont :
- l'autonomie alimentaire insuffisante
- le manque de main d'œuvre et des outils de production (bâtiments) inadaptés
- le manque de visibilité sur les débouchés et la valorisation des animaux pour des producteurs qui n'ont pas rejoint les groupements existants.
Il apparaît que les éleveurs « historiques » en bio ont passé le cap de la finition des animaux, avec de beaux résultats. Certains nouveaux éleveurs se sont lancés dans la production de veau, avec une qualité et des itinéraires techniques à améliorer mais de bons résultats.
Un des messages aux éleveurs est bien la capacité de la filière à valoriser de façon intéressante les animaux finis en bio, mais il est nécessaire de soigner cette finition pour avoir des produits qualitatifs (veau aux viandes claires, génisses et bœufs bien finis, etc.).
Présentation ppt disponible sur ce lien.
Ensuite, la parole a été donnée aux éleveurs.
Jacques SECQUE, éleveur bio en Charolais, basé dans la Creuse, présente son système. En 20 ans, il a réussi à construire un système où tous ses animaux sont finis en bio. Le passage s'est fait progressivement, mais fonctionne bien aujourd'hui.
Gérard VERNIS, éleveur sélectionneur de Charolais en l'Allier, a commencé sa conversion en 2012. Il encourage fortement les éleveurs à passer le cap. Il a trouvé dans la bio un système qui tient la route, d'un point de vue agronomique comme financier.
Enfin, Hélène et Olivier RICHARD expliquent comment ils ont mis en place avec succès des élevages de veaux bio. Si cela implique une bonne technicité, le résultat économique est aussi intéressant. De même, la mise en place de la production de bœufs s'est faite de façon graduelle, en diminuant le nombre de vaches. Les résultats sont bons.